Femmes et Agression sexuelle

Femmes et Agression sexuelle

Parfois violées par un membre proche de la famille ou dans le cas contraire des inconnus, les victimes sont forcées de garder le silence pour ne pas ternir l’image de la famille. Que ce soit la religion ou nos coutumes, ils apprennent toujours à la femme ‘’le sutura’’ (la pudeur, savoir garder un secret). La société malienne apprend à la femme à se taire et à pardonner. Que ce soit chez ses parents, dans la société et dans un foyer. 

Selon les bamakois que nous avons approchés, de nombreuses raisons peuvent expliquer pourquoi de nombreuses victimes décident non seulement de ne pas porter plainte contre leurs agresseurs, mais aussi de taire complètement ce qui leur est arrivé, en ne se confiant à personne, y compris à des proches.

« A Bamako, dès qu’une fille est victime d’agression, c’est elle-même qui est pointée du doigt sur la base d’excuses bidons. Tu l’as un peu cherché quand même, pourquoi partir dans ces genre d'endroits ? Pourquoi porter des habits qui ne dissimulent aucun de tes atouts ? si tu portes plainte ou en parle à tes amies aucun homme ne voudra marier une fille souillée. Ce sont ces nombreux propos qui font qu’elles prennent  peur et ont honte  de se battre. Elles décident donc de se taire.. » nous explique ce professeur d’éducation aux valeurs à Bamako. Il est difficile pour une personne violée de parler. Il y a le traumatisme de la situation d’un côté et le regard de la société de l’autre.  Dans de nombreuses communautés, une fille violée est considérée comme impure. Elle couvre de honte et de déshonneur sa famille. 

« Certes, il est très difficile pour une victime de parler de ce qu’elle a subi.  C’est en quelque sorte  revivre l’acte,  mais en parler est nécessaire pour mener à bien un processus de guérison dû au traumatisme des événements. » Conclut l’instituteur.

Assitan Siga Fadiga