Le patronyme Diabaté
Dans le livre,Soundiata ou l'épopée Mandingue“ de Djibril Tamsir Niane, l'auteur explique l'histoire de deux frères qui décidèrent de tuer le buffle qui terrorisait le village de Do.
Ce buffle en question n´était autre que la tante de Sogolon Kedjou (tchèdjougou ou la laide) la maman de Soundiata Keita qui, du fait des pouvoir qu'elle possédait, se transformait en cet animal pour semer la terreur, la crainte et l´angoisse dans le village qu´elle avait dû quitter,chassée par son frère qui en était le chef.
Une fois dans le périmètre du buffle qui avait déjà senti la présence de ces deux chasseurs, il (le buffle) laissa tonner un bruit qui fit trembler la terre. L'aîné des frères chercha son salut sur la cime d'un arbre tandis que le plus jeune resta pour affronter la charge du buffle qu'il tua. Quand il descendit de l’ arbre, l´aîné s´adressa à son cadet en des termes très laudateurs, très flatteurs à la manière d’un griot .
Quand le jeune frère tua la buffle le grand frère se lança dans une envolée lyrique pour chanter les louanges de son jeune frère qui, impressionné à son tour par le talent oratoire de son aîné, lâcha: « N’koro ni kun kera Djeli ye I djè Baga tèyen » . Littéralement traduit, ça donne: “Grand frère, si tu étais un griot, il n´y aurait personne pour te refuser quoi que ce soit”.
Au fil du temps, “Djè baga teyen” est devenu Diabagaté et aussi Diabaté. La lignée du plus jeune est restée noble tandis que celle du plus âgé est venue s'ajouter à la caste des griots par la force des choses.