A la rencontre de Mariam Diallo Drame
« Un combat quotidien pour les femmes …»
Pour faire valoir la cause des femmes, Dramé Mariam Diallo ne compte ni son temps ni ses efforts. Fondatrice de l’Association Femmes Leadership et Développement Durable (AFLED), et présidente du Réseau International des Femmes Leaders (RIFeLs), elle est une militante des droits humains, en général, et du droit des femmes, en particulier. Depuis dix ans, Dramé Mariam Diallo porte la voix des femmes sur la scène publique.
Tout a commencé après l’obtention de son diplôme en Science politique à l’université de Montréal (Canada). De retour au pays, Mariam voit désormais les choses d’un autre œil. Elle décide alors de faire changer les mentalités: « Lorsque je suis rentrée au Mali, après mes études, j’ai constaté que les femmes constituent la frange la plus vulnérable de notre population. Sur le plan économique, elles sont les plus pauvres et les moins alphabétisées. Par ailleurs, elles sont moins mises en avant dans l’Administration publique, alors que les femmes représentent plus de la moitié de notre population (52%). Je me suis donc engagée dans ce noble combat pour porter haut la voix des plus vulnérables.»
Dès lors, Dramé Mariam Diallo a emprunté la voie associative. Avec pour mission de protéger les femmes et filles, puis d’assurer les droits qui leur sont dus (les droits universels), l’AFLED voit le jour en 2010. « Au Mali, nous sommes confrontés à une recrudescence des violences basées sur le genre à l’endroit des femmes. Et notre plaidoyer au quotidien, c’est d’avoir une loi contre les violences basées sur le genre pour mieux protéger les femmes, et d’assurer l’accès à la justice des victimes, qui demeure aussi un défi. »
Pour Dramé Mariam Diallo, une femme a besoin de se sentir protégée par son entourage pour être épanouie. « Le problème de genre et d’inégalité est la première cause de la pauvreté dans notre pays. Et tant qu’on ne va pas régler cela, la moitié de la population ne pourra pas faire développer le Mali sans l’autre moitié. Il est temps d’arrêter de perpétuer des traditions qui nous font souffrir », souligne-t-elle.