A la rencontre de Mme Yasmina Sanogho

A la rencontre de Mme Yasmina Sanogho

L’Association malienne de lutte contre les déficiences mentales chez l’enfant “AMALDEME” à été fondée en 1984 par feue Mme Sanogho Kadiatou Bakayoko (puisse son âme reposer en paix). Cependant, depuis plusieurs années déjà, elle a comme présidente Mme Yasmina  Sanogho, troisième  fille de cette dernière. La création de cette entité pour les enfants malades vient de l’expérience personnelle de Madame Sanogho Kadiatou Bakayoko,  qui était mère de deux filles atteintes par la même maladie.

Durant 10 ans de service au sein de l’AMALDEME, Mme Yasmina Sanogho  fut la 1ère vice-présidente de la structure pendant 4 ans et finit comme présidente.

Comme elle aime le dire,  “je suis une habituée du terrain et je suis très plongée dans le bain. Que ce soit aussi bien sur le plan familial que professionnel".

Au-delà de l’AMALDEME Bamako, plusieurs autres antennes régionales de l'association ont été créées, notamment à Sikasso, Kayes, Ségou,  Mopti, et Gao. A tout cela, s’ajoute aussi le centre de Banankabougou, en partenariat avec handicap international, qui fait le dépistage  des enfants de 0 à 5 ans. Il y’ a également le centre de Djélibougou, un centre de jeunes filles qui forme ces filles aux techniques de teinture et de savonnerie. Et enfin, le centre de Baguineda, un internat pour les jeunes adolescents.”

Elle ajoute : « Ma motivation première à l’AMALDEME est de perpétuer les œuvres posées par ma mère. Elle a planté un arbre, c’est à nous d’entretenir cet arbre lors de son absence ».

Mme Yasmina se dit chanceuse de travailler au sein de cette association, car pour elle c’est l’un des meilleurs moyens de comprendre et de se rapprocher de cette dévotion qu’avait sa défunte mère pour cette structure, et pour ces enfants malades « C’est une histoire de passion » soutient-elle. Pour elle, il faut d’abord aimer ces enfants avant de leur venir en aide.  

D’après ses dires, l’éducation d’un enfant déficient demande du courage, de l’assiduité, et enfin du cran.  « Ce n’est pas une honte d’avoir un enfant déficient intellectuel, ces enfants ont aussi bien droit à beaucoup d’amour et de privilèges que des  enfants dit normaux » conclut-elle.

Créée depuis juillet 1984 et reconnue d’utilité publique en janvier 1996, l’AMALDEME est une association humanitaire à but non lucratif regroupant des partenaires dans l’action au service de la justice sociale en faveur des personnes déficientes intellectuelles.

Pour rappel, l’AMALDEME vise la prise en charge de la problématique de la déficience intellectuelle, la prévention de la déficience intellectuelle, la promotion de la justice sociale et la défense des droits humains des personnes déficientes intellectuelles ainsi que la formation des enseignants spécialisés. L’association s’occupe aussi de la prise en charge éducationnelle et l’insertion familiale, sociale, économique et professionnelle des personnes déficientes intellectuelles ; de la promotion de leur autonomie par la valorisation de leur personne afin qu’ils puissent s’impliquer dans la conception, l’élaboration et la mise en œuvre des décisions politiques concernant leur vie ainsi que de l’appui-conseil aux parents d’enfants déficients intellectuels.

De mère en fille, l’association a su se faire un nom et se bat pour le maintenir depuis de nombreuses années.

Aminata Konare