A la rencontre de Mme Sissoko Coumba Sidibé
Détentrice de deux diplômes d’études supérieures, une maitrise en Droit des affaires et une licence en communication des entreprises, Madame Sissoko Coumba Sidibé est la première femme chauffeur volontaire dans le département du Ministère de la Jeunesse et des Sports, au service du CNPV (Centre National de la Promotion du Volontariat). En service depuis six mois, elle ne cesse d’impressionner ses collaborateurs à travers son dévouement et sa forte personnalité.
Mariée, et mère de deux enfants, Mme Sissoko Coumba Sidibé entame une carrière de formatrice en entrepreneuriat après avoir décroché ses deux diplômes en droit des affaires et en communication des entreprises. Un secteur porteur, mais séquentiel car ce projet est structuré sur une base d’une année sur deux.
C’est alors que la jeune dame tombe sur l’annonce du Centre National de la Promotion du Volontariat : « à la recherche d’un chauffeur… ». « J’avais l’habitude de conduire que ce soit à Bamako ou en agglomération. J’étais en quelque sorte mon propre chauffeur et j’aimais ça. Sans m’en rendre compte, j'ai noué une véritable passion pour la conduite. J’ai donc postulé avec le consentement et le soutien de mon mari pour être chauffeur volontaire au CNPV. A ma grande surprise, ma candidature a été retenue. Et depuis six mois, j’exerce à plein temps ce métier. », a-t-elle expliqué.
Comme difficultés traversées dans l’exercice de son travail, Sissoko Coumba Sidibé met l’accent sur l’intimidation des hommes en circulation « des difficultés, je n’en ai pas vraiment eues dans l’exercice de mon métier. J’ai le soutien total de ma famille. C’est plutôt les regards externes qui me fatiguent. Quand tu es femme et que tu exerces un boulot d’homme, généralement les hommes essayent de t’intimider. En principe, ici au Mali, être chauffeur est considéré comme un boulot pour la gente masculine. Quand je suis en circulation, des hommes n’hésitent pas à me mettre souvent des bâtons dans les roues en me bloquant la route. C’est juste ses petites impasses que je rencontre. »
Par son directeur et ses collègues, Coumba est décrite comme une femme engagée. « Ce qui est intéressant, c’est qu’elle rassure le passager. Rarement je m’endors dans le véhicule en cours d’une mission, mais avec Coumba je le fais parce que je sais qu’elle reste vigilante au volant. C’est un chauffeur qui n’a rien à envier aux hommes », a fait savoir Sékou Oumar Coulibaly, directeur général du CNPV.
En guise de conclusion, Sissoko Coumba Sidibé lance un appel à toutes les femmes qui souhaiteraient exercer des métiers appelés « travail d’homme » mais qui ont peur du regard de la société. « A ces femmes, je leur demande de se battre, d’aimer ce qu’elles font. Si des hommes arrivent à vivre de ce travail, pourquoi pas elles ? Ce n’est pas la société qui va régler leur facture. Tant qu’elles ont l’accord de leur époux, et le soutien de leur famille, elles peuvent foncer ».